Jogging

Est-ce la pluie ? Les chemins boueux ? La flemme ? L’âge ? Toujours est-il que cet hiver, je n’ai presque pas couru. Pas d’envie, plus de flamme. La marche, ces temps-ci, s’accorde mieux à mes humeurs.

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Pourtant, courir apporte une formidable récompense : l’état de fatigue bienheureuse dans laquelle on se trouve après l’effort. Moi qui ne cours que le matin, cet état me tient la journée entière. Le monde peut s’agiter autant qu’il veut, quand j’ai bien couru, ça ne me touche pas. Je suis zen. Je goûte la marque que l’exercice a laissé dans chacun de mes muscles: toutes ces petites douleurs sont délicieuses. Je sens que je respire calmement et profondément. J’entends que mon coeur s’est ralenti. Je souffle. Je suis présent à des choses imperceptibles : le lointain chant d’un oiseau, le craquement d’un meuble. Je baigne dans les minutes qui passent comme dans une rivière tiède et apaisante, et une sorte de détachement serein se répand sur mes pensées comme un baume lénitif et sensuel.

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