Dernière répétition avant le concert. Oscar Sisto et Arbon se mettent au travail. Paul et Roméo s’invitent sur scène. Voix et piano s’accordent. Arbon s’applique, minitieux.
– “Tu ne jouis pas assez de moi” s’exclame Oscar tandis que s’éteint le dernier accord. “Essaie de varier les tempos, change de rythme!”
Ils reprennent, du début. C’est vrai que le tourbillon amoureux que raconte la chanson se prête bien aux ruptures de ton. Arbon s’enhardit. Oscar le suit. Tristan et les autres terminent leur ronde.
Un regard échangé, un sourire. Pas de doute, c’est mieux…
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Oscar Sisto et Arbon préparent pour leur soirée du 13 février plusieurs chansons originales.
Avant de les entendre, si vous en lisiez une???
PAUL ET ROMEO
Un beau jour dans une fête
Au paradis tout là-haut
Tristan séduisit Juliette
Et Paul flasha sur RoméoIseut fit une drôle de tête
Quant à Virginie pensez !
Le cœur brisé par ces traîtres
Les deux belles pleuraient pleuraientIseut maudissait sa flamme
Tristan salaud ! Tristan vautour !
C’ n’était donc qu’une tisane
Le filtre d’amourEt Virginie la pauvrette
Plus désemparée encore
Eût admis Paul et Juliette
Mais Roméo !… Quel coup du sort !Un beau jour dans une fête
Au paradis tout là-haut
Tristan séduisit Juliette
Et Paul flasha sur RoméoIseut voulait tuer Juliette
Au ciel c’est pas évident
Virginie fulminait : “ lopette !…”
Paul lorgnait déjà sur TristanEt le bon Dieu en personne
Libertin au fond certains jours
Riait qu’encore on s’étonne
Des fantaisies de l’amourUn beau jour dans une fête
Au paradis tout là-haut
Tristan séduisit Juliette
Et Paul flasha sur Roméo
Il est rare que je sois obligé d’écrire quelque chose de manière urgente. Si ça ne vient pas un jour, je passe à autre chose, j’attends le lendemain. De toute façon, le plaisir de la pêche n’est pas simplement d’attraper du poisson… J’écris lentement, j’en profite, je me promène dans le paysage de mes pensées, je goûte ce vagabondage mental, je rêve, je butine d’une idée à l’autre, je ne suis pas pressé d’arriver au but.
J’écris des chansons depuis que j’ai 17 ou 18 ans. C’était mon hobby. Au début, si je me suis mis à écrire, c’est peut-être par envie de faire comme Brassens. Et si j’ai gardé ça pour moi, c’est parce que ça ne valait pas Brassens. Aujourd’hui ce que j’écris n’est pas du Brassens, mais j’ai cessé de me dire “Etre Brassens ou rien”. J’accepte d’être Arbon.