Le fil des jours

Je suis une baleine mâle. Je remonte des profondeurs. Je viens de m’accoupler longuement à une femelle plutôt entreprenante. Mon ventre garde le souvenir de sa peau. Tout mon corps frémit encore de sensations fluides, et spasmées. En se séparant de moi, elle a plongé. Moi je viens à la surface. Il fait nuit. L’eau […]

En janvier 1986, la navette Challenger se désintègre une minute après son décollage. En avril 1986, le réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl explose. Pour ma génération, ce double désastre marqua la fin de l’idée de progrès. Si cela nous fut douloureux – au-delà de l’émotion provoquée par ces catastrophes -, c’est que le

Zénon de Cition, qui fonda le stoïcisme, avait coutume de dire que si la nature nous avait donné deux oreilles et une seule langue, c’était pour pouvoir écouter davantage et parler moins. Il convient d’examiner la question de la pilosité de nos organes à la lumière de cette citation. Avoir un cheveu sur la langue

J’anime régulièrement en entreprise et dans les grandes écoles des sessions à base de chant. Souvent, l’objectif est de prendre un groupe et de le constituer en équipe, c’est-à-dire de mettre en place un mode de relation entre les individus qui conduise à un fonctionnement collectif cohérent, efficace et précis. Pour cela, il s’agit de

Etant parti faire une randonnée pédestre avec Claudine, je m’amusais mentalement à composer une petite comptine, que je faisais défiler dans ma tête pour rythmer ma marche. Cela donnait ceci : Des randonneurs En rang d’oignons Faisaient honneur A leur fanion © Jean-Jacques Hoquet Eh bien, croyez-le ou non, c’est un refrain assez entraînant. Mais,

Les pêcheurs m’impressionnent. Je ne connais pas d’autre activité où l’on doive déployer un tel matériel (cannes, supports de cannes, épuisettes, bourriches, seaux, glacière, etc) pour finalement rester tranquillement assis des heures au bord d’un plan d’eau, à ne rien faire. Je vais calquer mon rythme sur le leur, et prendre mes horaires d’été. Rendez-vous

Je me souviens des retours de grandes vacances, ou de longs voyages, et du désarroi que j’éprouvais à retrouver les lieux familiers que j’avais quittés quelques semaines auparavant. Je ne veux pas dire que j’étais malheureux de revenir, (quoique…), mais le fait de pousser à nouveau la porte de l’immeuble, de revoir les mêmes murs

Depuis décembre dernier, je vous ai plusieurs fois entretenu de son voyage. Presque sept mois plus tard, il revient. Avec la ferme intention de repartir, mais il revient. Lorsque nous échangions des emails, ou dans nos (rares) discussions instantanées sur facebook, je lui donnais du “fils”, ou du “hijo”, il me donnait du “padre”. Mais

Cela faisait fort longtemps que nous n’avions vécu une journée comme celle-là, toute de paroles, d’attentions, d’écoute, de lenteur. Lever tardif, petit déjeûner substantiel, et la conversation qui démarre, et qui dure jusqu’à cinq heures de l’après-midi sans que le fil en soit rompu. Promenade d’une heure, le long de la rivière, à travers les

Quand on parle de terrible rébellion à propos de la révolte qui conduisit An Lushan à prendre les armes contre l’empereur Xuanzong, il faut bien s’entendre : ce fut une des plus grandes guerres civiles de l’histoire, dont on estime qu’elle a fait trente millions de morts. Compte tenu des technologies guerrières encore rudimentaires de