Le fil des jours

John Steele

Je n’étais encore jamais allé à Sainte-Mère Eglise. L’effigie d’un parachutiste y est accrochée au clocher depuis la dernière guerre, ou peu s’en faut, en commémoration de l’atterrissage mouvementé du soldat américain John Steele qui, dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, se trouva ainsi suspendu dans les airs, face à la place

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Sisyphe et Stakhanov

Je vois Sisyphe et Stakhanov comme les deux figures tutélaires des travailleurs. Sisyphe, essoufflé par la perpétuelle remontée du rocher sur la montagne, on se dit qu’il pense : « Tout ça ne va-t-il pas bientôt finir ? » Mais c’est une erreur. Car comme l’a très bien vu un philosophe du siècle dernier, il faut imaginer Sisyphe heureux.

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Fils, voici ta mère

Je regardais sa tête qui tombait sur l’oreiller, ses lèvres bleutées, sa bouche entrouverte. Elle avait la respiration courte et difficile, le bras bandé, les doigts immobiles et tordus par l’arthrose. Sa paupière gauche, qui n’était pas tout-à-fait close, laissait voir une lueur laiteuse tirant sur le bleu gris. J’ai pensé: – Fils, voici ta

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Maurice Nadeau

Maurice Nadeau, éditeur et critique, vient de mourir à l’âge de 102 ans. Je l’ai connu en 1998, du temps de 00h00.com. Je voulais publier la version numérique d’Extension du domaine de la lutte, de Houellebecq, dont il avait les droits. Il ignorait tout d’Internet et de mon projet, mais je lui exposai mes idées

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La vie bonne

Elle me connaît depuis plus de trente ans. Nous avons travaillé dans la même entreprise. Quand elle évoque le premier séminaire de « cohésion de groupe » auquel nous avons participé, elle se souvient que lorsque ce fut à mon tour de me présenter, j’ai dit : -Je m’appelle Jean-Pierre Arbon, et la vie a

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