Le fil des jours

Les fauteuils sont rose fuschia. Les murs sont décorés de cadres aux couleurs vives. En accueillant le nouveau pensionnaire, le personnel dit « bienvenue » d’une voix forte. Les sourires sont larges, les poignées de main appuyées. Les personnes (probablement ses enfants) qui accompagnent le pensionnaire lui disent au revoir en répétant : — Tu verras, tu […]

J’ai commencé ma scolarité dans une école de filles, à Montrouge. J’avais quatre ans. C’était une institution religieuse, tenue par des bonnes sœurs. A part le fait que nous habitions Montrouge, j’ignore pourquoi je m’étais retrouvé là, je veux dire dans une école de filles où j’étais le seul garçon. Les sœurs, en particulier une

Deux pigeons, qui – je le suppose – s’aiment d’amour tendre, ont fait leur nid sous notre balcon. A vrai dire, ils ne nous dérangent pas. Ils sont plutôt mignons. Nous les voyons parfois apparaître le matin sur la rambarde, et nous regarder intensément, comme si nous étions des intrus. Ils sont plutôt amusants à

Ayant appris que je fêtais hier l’anniversaire de ma vie d’artiste et la sortie de mon livre Cent chansons, quelqu’un m’a envoyé ce texto enthousiaste: – Bravo pour ces cent ans de chanson ! N’exagérons rien. Je n’ai pas si bien connu que ça Aristide Bruant et Yvette Guilbert.

Nous avons eu récemment l’occasion de passer quatre jours en Corse, chez des cousins qui possèdent une Citroën Méhari en parfait état de marche. A plusieurs reprises, nous avons pris la route avec pour sillonner la région. Les  chevauchées dans ce digne véhicule m’ont procuré des sensations physiques (bruit du moteur, vent s’engouffrant dans vêtements

Claudine m’a offert une fête merveilleuse. On y a ri, bu, chanté, dansé, comme dans toutes les fêtes. Mais si l’événement a été réussi, c’est qu’elle a rassemblé une grande partie des gens que j’aime : ceux que je connais depuis très longtemps comme ceux dont je n’ai fait que dernièrement la connaissance; ceux qui

L’esprit vagabonde. On le laisse aller : il erre, il déambule, et rebondit parfois sur des flocons de pensées si minuscules, si peu consistants, que quand on essaye de retracer le parcours qui nous a amené à telle idée ou tel souvenir, on n’en retrouve pas la trace. Je suis bien incapable de dire ce

Ces deux fondateurs d’une petite entreprise cherchent des fonds pour la développer. Ils font le point sur leurs démarches avec un ami, et s’étonnent que certains investisseurs, qu’ils ont déjà approchés, mais auxquels ils tardent à donner une réponse favorable, reviennent vers eux de façon insistante. – C’est curieux, on n’a pas vraiment envisagé qu’ils

Deux hommes, dans la rue, marchent d’un pas rapide. Ils viennent dans ma direction. L’un est devant, il avance le regard baissé sur le trottoir en avant de lui, il a l’air décidé, on voit qu’il est le chef et qu’il n’a pas de temps à perdre. L’autre, légèrement en retrait, peine à suivre, il

Il y avait St Paul et il y avait moi. Les deux images cohabitaient étrangement sur un paperboard, placé au centre de la salle, face à une cinquantaine de chaises disposées sur trois rangs, en arc de cercle. A l’heure dite, les chaises furent soumises à la pression attentive des postérieurs auxquels elles étaient destinées.