Il y avait St Paul et il y avait moi. Les deux images cohabitaient étrangement sur un paperboard, placé au centre de la salle, face à une cinquantaine de chaises disposées sur trois rangs, en arc de cercle.
A l’heure dite, les chaises furent soumises à la pression attentive des postérieurs auxquels elles étaient destinées. L’ami Maurice prononça quelques mots chaleureux de bienvenue. Il exposa le programme et les règles de notre séjour. Il présenta les conférenciers éminents, théologiens et philosophes, qui mèneraient l’exploration des traditions juives, héllénistiques et indiennes à laquelle nous étions conviés.
Puis il lut l’évangile du jour : « Ce que Tu as caché aux sages et aux savants, Tu l’as révélé aux tout-petits ». Ce lui fut, à n’en pas douter, une incitation à me donner la parole : il brancha son lecteur de CD et fit entendre à l’assemblée ma chanson Où va le monde. On comprenait enfin la raison de ma présence au tableau.
Après quoi, sur fond de murmures, les chaises furent libérées du poids de nos fessiers. Des bras diligents les alignèrent contre les murs de la salle.
Ainsi commença notre session d’Inoï.