Théodore de Banville et la dette

En ces temps difficiles où la dette explose et menace d’apoplexie les finances publiques de nombreux pays, dont le nôtre, je me permets d’exhumer un poème de Théodore de Banville, intitulé « Le Budget ».

Ce Budget, qui a toujours faim, est un ogre dont le gouvernement et les députés remplissent perpétuellement l’assiette. Mais il « avale tout, or au reflet changeant / sacs d’argent et lourds sacs de cuivre », il engloutit les louis, il croque les billets de banque, et il en veut « encore, encore, encore, encore / encore des millions, encore des milliards / et des trilliards s’il en reste ».

Comme son ventre a grossi en spirale, « gros comme un éléphant, gros comme une maison, puis gros comme une cathédrale », et qu’on tâche pathétiquement de raisonner ce Moloch incontrôlable devenu « pareil au plus géant des monts Himalaya », qu’on le conjure de ne rien dévorer de plus, sous peine de crever, le Budget, monstre insatiable, répond : « Je crève, mais j’en veux encore ! »

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