Or / Hors

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Dans le cadre de mes activités de formateur, je devais participer prochainement, en tant qu’observateur, à un séminaire qui se déroulait en entreprise. Or, pour des raisons techniques (taille du groupe), les organisateurs ont dû revenir sur l’invitation qu’ils m’avaient faite. Ils m’en ont informé par courriel, dans les termes suivants : « Nous avions discuté de la possibilité que vous veniez assister à une journée de travail. Hors, ce ne sera pas possible (…) »

Ce hors me réjouit beaucoup. Il dit assez bien que je dois rester dehors, à l’écart, hors les murs de la réunion. Je peux même y percevoir une nuance d’expulsion : hors d’ici, vade retro. Inconsciemment, ce lapsus me chasse. Pas moi en tant que personne, mais la position que je devais occuper. Elle faisait de moi un étranger : par anticipation on m’isole et on me rejette.

De toute façon, en biologie comme en sociologie, les corps étrangers sont faits pour être reconduits à la frontière (de l’organisme, ou du groupe social). Je pense soudain aux immigrés : « Vous vouliez venir ici chercher du travail ? Hors, raoust, “heraus”, ce ne sera pas possible ! »

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les cafards

ohhh que ce “hors” est magnifique. Il vaut de l’ors !

Jacques Langlois

…L’un n’empêche pas l’autre. Le tout est de ne pas aller droit dedans.
Signé: Jacques La(ca)nglois.

Clo

Vaut-il mieux être Hors les murs ou bien Parler aux murs (cf Lacan ‘Je parle aux murs”) ?

Clo

Ah le langage…la plume fourche – tout ça est bien louche, mufle et sent le rapiat.
Hors les murs… c’est un titre de film et ça fait aussi penser au titre d’une conférence de Lacan “Je Parle Aux Murs”… toute la question est de savoir s’ils ont ou non de grandes oreilles.