Il nous fut demandé d’observer une minute de silence. Les rares conversations se turent. Ainsi, devenus muets, avons-nous pu enfin ouvrir nos oreilles à tout ce qui n’était pas nous.
Aucune surprise, mais de l’étonnement : il n’y avait plus soudain que le concert des oiseaux, le frissonnement léger et intermittent de la brise dans les branches, le bourdonnement d’une mouche. Rien qui parle, rien qui crie. Tout était si tranquille qu’il nous fallut quelques instants pour nous y habituer : soudain, nous entendions la paix du monde.
J’ai eu le sentiment, partagé je crois par tous ceux qui étaient présents, que cette paix nous entourait. Elle était là, s’approchait amicalement de nous, nous apprivoisait, nous appelait à nous immerger en elle. Les fleurs et la végétation nouvelles chargeaient l’air de leurs parfums. Le ciel dispensait un rayon de chaleur. Les nuages, les insectes, la terre : tout était naturel, immémorial, évident. Nous rendions l’un des nôtres à cette paix et à cette terre pour lesquelles il s’était battu. Tout finissait bien. Nous nous tenions sur le bord d’un mystère d’une insondable simplicité. Nous y étions presque.
Merci Brian. Ce temps de silence me parait être une excellente habitude, bravo de l’avoir établi et de parvenir à le faire respecter, et goûter !
Très beau texte, Jean-Pierre, merci. Nous faisons 10 minutes de silence devant la montagne tous les matins pour démarrer la journée à notre camp d’ados du centre-ville, plutôt bruyants par
ailleurs. Il y en a même qui y prennent goût…