Le bastringue de Danaé

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Artemisia Gentileschi – Danaé (1612)

Nous sommes réunis, avec quelques convives, autour d’une même table. Le maître de maison fait la conversation, et raconte qu’il a visité récemment une exposition dans laquelle un tableau l’a particulièrement intéressé. Il nous le décrit : une femme est allongée nue sur son lit, elle a les jambes serrées, le visage fermé, sa pose dit à la fois la résistance et l’abandon, alors que tombent sur elle des pièces d’or. C’est Danaé. Puis, d’un ton docte, il nous retrace la légende : Danaé était la fille d’un roi, Zeus en était amoureux ; un oracle ayant prédit que le fils de Danaé tuerait le roi son grand-père, celui-ci fait enfermer sa fille dans une tour d’airain ; Zeus parvient néanmoins à la séduire, sous la forme d’une pluie d’or. Revenant au tableau, notre hôte poursuit : – Ce qui est extraordinaire, c’est qu’on voit clairement quelques pièces qui glissent entre ses cuisses et s’introduisent dans la fente.

Là, je suis intervenu pour dire : – En effet. D’ailleurs ce tableau est aussi connu sous le titre : “Mets deux thunes dans l’bastringue”.

Ça a jeté un froid.

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