Plus longs, plus lents, plus tristes

On apprend, par une étude parue dans la revue américaine Psychology of Aesthetics, Creativity and the Arts, (relayée par slate.fr), que les “tubes” musicaux, au cours des cinquante dernières années, sont devenus plus longs, plus lents, et plus tristes.

Trois faits saillants ressortent : 85% des tubes étaient écrits en mode majeur dans les années soixante, 43,5% dans les années 2000 ; le tempo des chansons s’est ralenti, y compris pour celles qui sont écrites en majeur, qui sont “théoriquement les plus joyeuses” ; enfin, de plus en plus d’artistes féminins se hissent au sommet des “charts” (en bon français : du top 50).

D’éminents sociologues ne manquent pas de se pencher déjà sur ces conclusions. « Ces changements ont-ils à voir avec une plus grande tristesse au sein de la société ? Est-ce la capacité ou la propension à exprimer des émotions négatives qui s’est accrue ? Ou à l’inverse, est-ce que ce sont ces chansons qui rendent la société plus triste ? Y a-t-il un lien entre féminisation et chanson larmoyante ? » Passionnantes interrogations, sur lesquelles je me garderai bien de donner mon point de vue, qui de toute façon n’est guère plus pertinent que celui d’un autre à ce niveau de généralité.

Je ferai juste la remarque qu’il y a cinquante ans, la chanson n’était pas différente de la musique à danser. On dansait sur les Beatles, on dansait sur Elvis, on dansait sur les Platters. Aujourd’hui, les deux n’ont plus rien à voir. Alors peut-être simplement que si la chanson ne fait plus danser, elle ralentit.

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