Des interventions saugrenues du style de celle que j’ai rapportée hier, j’en ai – hélas ? – commis d’autres.
Je me souviens d’un dîner chez de très bons amis, à l’automne 2002, dont le plat principal était une morue à la portugaise. L’un des convives, un grand spécialiste en communication de la place de Paris, arriva en retard, et nous expliqua qu’il sortait d’une réunion capitale, où l’on venait de décider du nom de baptême du grand mouvement politique, rassemblant RPR, centristes, radicaux, etc. qui se créait ces jours-là. Tout le monde était évidemment suspendu à ses lèvres : – Et alors ? Qu’est-ce que vous avez choisi ? – Ah ! un très bon sigle… L’UMP !… C’est bien, non ?
Les invités crurent bon d’observer deux secondes de réflexion silencieuse, mais moi : – Oui, très bien ! Pour ce soir, c’est même idéal. Union pour la Morue à la Portugaise !…
(Je dois à la vérité de dire que Jacques Langlois, présent à ce même dîner, a dit mot pour mot la même chose, à l’autre bout de la table, en même temps que moi).
…Et la vérité m’oblige à mon tour à avouer que ma tendre épouse, ce soir-là, n’avait pas été à la hauteur de sa réputation méritée de cordon bleu: en somme c’était un RPR, c’est-à-dire un Repas
Piteusement Raté!
Autrement dit, c’était l’Unisson pour la Même Plaisanterie!