Voyez comme je suis : je peux sourire même à la lecture d’un article du Monde sur les atrocités perpétrées au Mali.
Cet article, d’ailleurs fort bon, (Désolation et réglements de compte dans Gao libérée), signé Jean-Philippe Rémy et paru hier, décrit les abominations commises dans les villes du Nord, par les islamistes d’abord, au cours des derniers mois, lorsqu’ils en étaient les maîtres, puis très récemment, ces villes ayant été reprises, par la population libérée. Il rapporte notamment les châtiments que subissaient au nom de la charia fumeurs, buveurs et voleurs. Absolument rien de drôle; au contraire, que de l’horrible.
Mais on sait que la grande richesse des journaux en ligne réside dans les commentaires et les réactions des lecteurs. Epouvanté, à juste titre, par la description des amputations des mains et des pieds auxquelles on procédait sur les voleurs chaque vendredi en place publique, l’un d’eux s’exclame : « c’est le barbarisme à l’état pur ! »
Du point de vue de la langue, j’ai trouvé ça merveilleux ! Car c’est l’emploi du mot barbarisme qui constitue ici un barbarisme à l’état pur. Pour le reste, il faut parler de barbarie. (Barbarisme : faute contre le langage soit dans la forme, soit dans le sens du mot : mot créé ou altéré, dévié de son sens, impropre.)
« La bêtise consterne et ne donne point l’envie de rire », écrit Cocteau. Chez moi, hélas, si ! (au moins de temps en temps). Je suis d’une affligeante légèreté.
Le barbarisme est le gargarisme de violence du barbare.
Barbarismes peut-être provoqués par les Barbarians (rugby)
il faut effactivement faire attention aux meaux !