Inspiration, chantonnement

Paul Valéry est un auteur à qui il arrive d’être abscons (ah ! la brumeuse affectation mallarméenne !)

Mais il lui arrive aussi d’avoir de l’humour. Un penseur qui écrit : Je pense toujours à autre chose, et Je ne suis pas toujours de mon avis s’autorise par principe tous les coq-à-l’âne et toutes les contradictions, et ne peut donc pas se prendre trop au sérieux.

paul-valery-cahier.png

J’ai trouvé dans ses cahiers une jolie définition de l’inspiration : L’inspiration est l’état d’un homme qu’étonne et enchante la qualité inattendue des idées qui lui viennent. Etonne et enchante : les mots sont bien choisis : on entend presque cet homme-là chantonner de satisfaction, comme je suis sûr que Valéry l’a fait lui-même, après avoir écrit ça.

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Clo

Récemment, j’ai retrouvé en exergue d’un recueil de poésie que m’avait offert l’éditeur Jean-Jacques Pauvert une reflexion du poète déjà citée sur ce blog à l’occasion de ton millième article : «
Une grande âme a cette faiblesse pour signe de vouloir tirer d’elle même quelque objet dont elle s’étonne, qui lui ressemble et qui la contente, pour être plus pur, plus incorruptible, et en
quelque sorte plus nécessaire que l’être même dont il est issu».
L’éditeur qui a sorti Vian du quasi anonymat où ces contemporains l’avait laissé, n’hésitait pas à citer Valéry. Il collaborait occasionnellement dans le même magazine que moi, nous nous croisions
dans les couloirs. Cet épigone m’avait impressionné, il était non seulement très cultivé, mais drôle, provocateur … sans doute plus iconoclaste que le maître comme lui il aimait sauter du coq à
l’âne. Quant à la phrase de Valéry, elle m’a longtemps guidée.