Faits divers

Pour étendre la réflexion amorcée hier sur la différence d’intensité avec laquelle réagissent les médias, et les sociétés occidentales en général, face à certains événements tragiques, voici la photo qu’un autre de mes amis américains a postée sur sa page Facebook.

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La ville de West, au Texas, se remet de l’explosion d’une usine (14 morts, 200 blessés). Pas d’inquiétude: c’était dû au capitalisme, pas au terrorisme, donc personne n’ira en prison. (Pour mémoire: l’explosion de cette usine d’engrais s’est produite le 17 avril, deux jours après les attentats de Boston.)

Au fond, la différence entre un accident et un massacre se fonde sur un distinguo rarement analysé: celui que nous faisons tous, implicitement, entre le fait divers et la grande info. L’info traite de ce sur quoi nous pouvons – ou croyons pouvoir- agir: la politique, les relations internationales, l’organisation sociale, etc. Fusillades et explosions d’usines relèvent du fait divers, c’est-à-dire d’événements qui se produisent périodiquement mais qui ne remettent pas en cause le système, parce qu’on admet qu’ils sont dans l’ordre des choses, qu’ils relèvent de la fatalité, et qu’à ce titre ils font partie des aléas malheureux et inévitables du monde, comme les tremblements de terre et les ouragans. 

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