De Dieu à l’asticot

La manière dont se forment les mots d’une langue est une chose parfois admirable.

Ayant lu cette information sur l’asticothérapie dont je vous entrenais hier, je me demandais si c’était là l’origine du mot asticoter. Le titillement agaçant et harcelant qu’il évoque pouvait facilement trouver sa source dans la sensation que doit procurer le grouillement des larves dans une plaie.

Mon dictionnaire m’assure qu’il n’en est rien. Asticoter remonte aux guerres de Religion. A l’époque, les armées des deux bords employaient des mercenaires allemands, les lansquenets. Dans le combat, ceux-ci se précipitaient sur l’adversaire avec leur pique ou leur hallebarde en criant « Dass dich Gott… (Que Dieu te…) ». Un chroniqueur de la bataille de Montcontour, qui ne saisissait pas le teuton, rapporta par erreur que les lansquenets s’acharnaient sur l’ennemi en criant  « D’asticot ! ». Asticoter en dérive.

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Il est cependant très intéressant de noter qu’Ambroise Paré était présent à Montcontour. Se servit-il d’asticots pour soigner un lansquenet?

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