Depuis une décennie, la manière dont nous dégustons la musique évolue à la vitesse de l’éclair. La dématérialisation des supports nous a offert de nouveaux jouets. Longtemps nous écoutâmes, presque religieusement, les chansons dans l’ordre où elles étaient gravées. Le CD nous délivra de la corvée de la 20eme minute et quelque (s’en aller retourner le microsillon) mais qui, vraiment, s’astreignait à la fastidieuse corvée de changer l’ordre des titres (« programmation » réservées aux ingénieurs vraiment très patients).
Aujourd’hui, on fait glisser, on supprime, on ajoute d’un clic de souris. Nous voici démiurges omnipotents de notre discothèque. Et voici que se réinvente un jeu très ancien, qu’on pouvait jouer en solitaire en enregistrant « la cassette parfaite », ou encore à plusieurs –de préférence confortablement installés, un verre à la main- en posant la question « quels disques emporter sur une île déserte ? » (faisant fi du fait qu’une telle résidence robinsonesque serait probablement dépourvue d’électricité).
Cet exercice qui confine au zen (car c’est par essence une quête infinie) plait également beaucoup aux journalistes.
En piochant dans les réponses qu’Arbon a pu donner, çà et là, à cette question, je l’ai invité à aller un peu loin dans la confidence, et à nous dire pourquoi telle ou telle chanson figurait (pour un temps au moins) en bonne place dans son panthéon personnel.
Un feuilleton aussi divertissant qu’instructif s’ouvre aujourd’hui…