A 185, je ralentis

Il court avec son smartphone autour du bras et une montre connectée à son poignet, torse nu, dans la grande chaleur, et transpire abondamment en compagnie de deux amis. Au moment où nos routes se croisent je l’entends confier à ses compagnons d’effort : « No souci, les mecs : à 185, je ralentis… »

Parle-t-il en km/h ? Peu vraisemblable. J’en conclus qu’il s’agit des battements de son cœur. Or la fréquence cardiaque maximale est déterminée par la formule « 220 moins l’âge ». Le sien pouvant être estimé à 45 ans environ, il est dans le rouge de dix unités. Ça se voit : il est rubicond.

Une vingtaine de minutes plus tard, en finissant la boucle de ma promenade, j’entends la sirène d’une ambulance et je me demande s’il n’a pas brutalement freiné jusqu’à 0.

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Sérignat

de l’illusoire impression qu’on est au dessus des lois…