Dix ans de blog. 2011 : Tintin t’a-t-il ôté tatoo / Réfléchir, et après ?

L’article le plus lu de l’année 2011 est Tintin t’a-t-il ôté tatoo ? Les raisons en sont à rechercher du côté de l’illustration (c’est le plus probable), ou de la popularité encore vive de Tintin, mais certainement pas du côté du texte, qui n’est qu’une facétie que rien ne prédisposait à s’inscrire dans la durée.

Du coup, je m’autorise à lui adjoindre l’article du même millésime qui arrive en seconde position : Réfléchir, et après ? ainsi que son petit frère Et après ? paru le lendemain, alors que venait de se produire la catastrophe de Fukushima.

 

Tintin t’a-t-il ôté tatoo ?

Tintin revient au devant de l’actualité, avec la sortie prochaine du film de Spielberg, et au derrière des effeuilleuses, si j’en juge par ce dessin.

On sait que Nick Rodwell, le mari de la veuve d’Hergé, veille férocement sur les droits de Tintin. Je me demande si, d’un strict point de vue juridique, il ne serait pas en position d’exiger d’examiner ce genre de vignette in situ, avant d’en autoriser le port. Je poserai la question à Jacques Langlois.

 

Réfléchir, et après ?

Des élèves de l’Ecole Normale Supérieure ont publié dernièrement dans la presse une tribune intitulée « Avant de s’indigner, il faut réfléchir », que je ne peux m’empêcher de rapprocher de cette maxime de Pierre Dac: « Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant ».

Les deux idées ne sont en réalité pas très éloignées l’une de l’autre. S’indigner, c’est penser, et penser c’est dire non.

Quant à la question de savoir s’il convient de réfléchir avant de s’indigner, (comme de réfléchir avant de parler, ou de réfléchir avant d’agir), et donc, en d’autres termes, si réfléchir est l’action qui doit précéder toutes les autres, j’ai tendance pour ma part à la renverser pour la formuler de la façon suivante : réfléchir, et après ?

 

Et après ?

Réfléchir, et après ? Je prolonge mon propos d’hier (non sans me demander si j’ai réfléchi avant d’écrire, ou si je vais réfléchir en écrivant), car la question trouve, sous le nom de Fukushima, une tragique illustration dans l’actualité.

On ne peut pas douter que les ingénieurs et les politiques qui ont décidé de la construction des centrales nucléaires au Japon aient réfléchi avant de le faire. Ils connaissaient les risques de tremblement de terre. Ils savaient ce qu’était un tsunami. Ils étaient aussi (Hiroshima oblige) particulièrement sensibles aux dangers de la radioactivité. Ils ont par conséquent pesé leur décision, évalué les probabilités, apprécié le pour et le contre. Ils ont examiné longuement si une telle construction était possible, et dans quelles conditions. On imagine qu’il y eut de savants calculs et de durs débats. Ils ont fait travailler leurs brillants cerveaux d’humains. Ils ont élaboré des contrôles, des procédures, des doubles, triples, quadruples sécurités. Ils ont tout prévu, sauf l’impossible (impossible n’est pas japonais). Ils ont donc ce qu’on appelle réfléchi.

Et après ?

 

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