Martyres rouges, verts et blancs

L’un de mes lecteurs, par ailleurs ancien guide de l’Abbaye royale de Fontevraud, me précise que la mortification particulière à laquelle se livrait Robert d’Arbrissel s’appelle le synéisaktisme, défini comme une “pratique ascétique consistant à s’entourer de femmes nues pendant un certain délai en tentant de ne pas succomber à la tentation“.

Ces pratiques de mortification étaient courantes dans le haut Moyen-Age. Un certain goût pour le martyre agitait les âmes mystiques et exaltées. Le martyre rouge (celui du sang: crucifixion, décapitation, perforation, fosse aux lions…) appartenant, hélas! à une époque révolue, les candidats au Ciel se reportaient sur le martyre blanc, éprouvant tout ce qui avait trait à la chasteté, (dont le synéisaktisme), ou sur le martyre vert, qui consistait à se livrer à des immersions nocturnes et si possibles glaciales, à des “jeûnes noirs” (au cours desquels tout aliment qui ne fût pas pourri, gâté ou moisi était interdit), ainsi qu’à des veillées “passées en prières, les bras en croix, sur un lit d’ortie, ou de coques de noix, ou même dans un tombeau avec un cadavre”.

Ces informations éclairent d’une lumière nouvelle le choix de Robert d’Arbrissel. Quitte à opter pour un martyre, personnellement, j’aurais fait le même choix que lui.

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