Frédéric Pagès, pour et contre nous

J’ai une profonde admiration pour le travail de Frédéric Pagès. C’est un poète, au sens fort du terme, et un musicien, pareillement. Tout, dans ce qu’il écrit, est mûri, précis, juste, exigeant.

Voici ce qu’il dit de son métier : « Nous sommes les passeurs d’un chant qui est plus grand que nous, et que le public à la fois désire et ne veut pas entendre. Ainsi doit-on chanter à la fois pour et contre le public. Créer c’est encore et toujours affronter l’incompréhension en un combat singulier afin que le poème advienne. »

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Le Brésil est la source de son chant. Il va y puiser une énergie vitale, végétale, foisonnante. Il faut l’entendre parler de l’Amazonie, de Sao Paulo, des cafés poussière et des averses lentes : lieux et climats puissants, où se jouent quelques mystères universels, parce que la nature y affronte la ville, et le primitif la modernité. Ce sont ces chocs, ces courts-circuits, ces craquements, ces extases, dont il rapporte des chansons qui débordent souvent de leur territoire habituel, pour devenir des mélopées, des invocations, des récitatifs, des cantiques, et qui font la singularité de sa voix.

En concert, Frédéric est accompagné de musiciens d’exception. Il sera au théâtre des Déchargeurs tous les vendredis et samedis du mois de juin, puis en septembre. Nous y livrerons donc avec lui ce combat pour que son chant advienne, pour et contre nous.

 

(Le site de Frédéric Pagès se trouve ici : le grand babyl.

On peut lire une belle interview de Frédéric Pagès sur le blog de Luc Belmont.)

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