
 En voyant ces derniers temps les images navrantes du Costa Concordia, ce paquebot qui vient de faire naufrage sur les côtes italiennes, je repensais au dernier couplet d’Avant de traverser les nuages :
Enfin dernier point : le navire coule
 Le commandant ment quand il dit que non
 Nous filons vingt nœuds à travers la houle
 Tout ça pour finir gisant par le fond
 Officiellement tout va bien à bord
 Et le port est proche. Quel port, à propos ?
 Chacun sait que tout le monde l’ignore
 Et en attendant, que de vent, que d’eau !
Cet énorme bateau de croisières, triste métaphore de la société occidentale, a fait irruption dans la réalité. Mieux que je ne l’avais imaginé, d’ailleurs : il n’a pas sombré corps et biens, il s’est couché sur le flanc, comme un gros animal mort. Pour l’essentiel, il transportait des couples de retraités. Et son commandant, loin d’être le dernier à quitter le navire, a abandonné son bord en laissant les passagers et l’équipage se démerder ; de toute façon, a-t-on appris, « il ne savait pas quoi faire ».
