Festival de Cannes

Puisque s’ouvre aujourd’hui le festival de Cannes, je vous livre ici le souvenir de la seule et unique fois où j’y suis allé.
C’était en 1995. Jeanne Moreau, Présidente du Jury, m’avait convié à un déjeûner qu’elle donnait à l’hôtel Martinez.
Je débarque le matin même par avion de Paris. A l’aéroport de Nice, une voiture officielle m’attend. Noire, étincelante, vitres fumées. Le chauffeur m’ouvre la portière, nous prenons l’autoroute et filons vers la Croisette.
Arrivés au Martinez, une foule assez dense de badauds se masse derrière les barrières de sécurité. Chasseurs d’autographes, paparazzi amateurs, guettant les stars et surveillant tous ceux que l’on n’appelait pas encore les pipoles.
La voiture s’arrête devant l’entrée – dûment gardée – de l’hôtel. Le temps que le chauffeur montre patte blanche, un visage rubicond s’écrase contre ma vitre. Je vois deux gros yeux qui scrutent avidement à travers le fumage, et se fixent sur moi. Avec une moue dépitée, l’homme se redresse, et crie :
— Ne poussez pas, derrière. Dans celle-là, y’a personne !

 

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jacques langlois

Même histoire ou presque…Depuis bientôt quarante ans, je suis la victime agacée d’allusions à ma prétendue ressemblance avec certain acteur américain. Non pas hélas, Cary Grant ou George Clooney, ce qui me flatterait, mais un excellent artiste dont l’atout principal n’est certes pas son physique. Je ne compte plus les occasions (dîner en ville, restaurant, hôtel à l’étranger) où un quidam m’a interpelé sur le thème: “C’est vous comme vous ressemblez à D.H.!” Une touriste américaine, poussée par sa fille, m’a même demandé un jour un autographe dans un bistrot de St-Germain des Prés, que j’ai refusé (sottement) de lui accorder, craignant surtout de ne pas soutenir longtemps avec elle une conversation en V.O.!
Eh bien, l’an passé j’étais moi aussi au Festival pour deux jours: même cortège de limousines entre l’aéroport et le Martinez, même arrivée sous le regard de la foule des afficionados du 7ème art, montée des marches deux soirs de suite. Le tout dans l’indifférence des photographes et des badauds. Personne n’a cru voir en moi l’acteur en question…et j’en ai été comme frustré.
Bon, j’aurai une nouvelle chance ce week-end. A suivre?