Vœux de la lune et du fleuve

Celles et ceux qui me lisent savent que j’aime la poésie chinoise, et particulièrement les poètes de la période Tang, que j’ai évoqués à plusieurs reprises dans ce blog : Wang Wei, Li Bai, Du Fu.

J.M.G. Le Clezio vient de leur consacrer un livre, dont je recommande vivement la lecture : Le fleuve de la poésie continuera de couler*. Li Bai est son favori, mais sur le rabat de la couverture c’est le poème d’un autre qui est imprimé, un nommé Zhang Ruoxu, dans lequel on trouve ces vers :

Qui sait quelle âme attend / la lune au-dessus de la rivière ?
On ne voit que le long fleuve / emporter sans cesse ses eaux.

Ce diptyque me transporte. Vingt mots à peine, et tant est dit : la lune et le fleuve, le ciel et l’eau : ce qui brille et ce qui s’écoule, ce qui demeure et ce qui s’en va. La lumière et ses reflets, l’éthéré et le liquide. La pâleur et son miroitement. Le permanent et le transitoire. L’inaccessible et l’insaisissable. L’âme invisible et la vie mouvante.

Une année commence, mais en paraphrasant Zhang Ruoxu, sous l’éternité évanescente du ciel on ne voit que le temps emporter sans cesse les jours.

Alors voici mes vœux : que l’éternité attende, et qu’à vous tous, mes amis, le courant soit doux.

 * avec la collaboration de Dong Qiang. Editions Philippe Rey 20€

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AGUERRE G.

Merci Jean-Pierre, c’est des voeux délicieux! Autant et plus pour toi, Claudine, et ceux que vous aimez. Besos plein 😊 G.