Une sorte d’immense foire expo sur la guerre. Des bus sillonnent l’espace en tous sens. Des braseros un peu partout. Il fait froid. Nous visitons des raffineries en ruines, des usines délabrées. Arrêt buffet à l’étage d’un grand immeuble éventré, avec distribution de plateaux repas. De la soupe aux choux et un bout de pain. — Qu’est-ce qu’on fait là ? je demande à une serveuse. — « Slava Ukraini », me répond-elle. Nouveau bus. Un périple dans une ville fantôme. Désastre, tristesse. Des heures de désolation. Qui a bien pu avoir l’idée de venir ici ? Encore un bus. Je demande au chauffeur s’il va vers la sortie. — Nemaye, pas sortie. — Ah, si, dis-je, on s’en va ! — Ni. — Si ! — Ni.
Puis quelqu’un nous dit : — Il y a un stand avec des cadavres d’enfants, vous ne l’avez pas vu ? C’est un « must see » ! C’est qui ce con qui nous parle comme un publicitaire ? — Ta gueule, je lui dis, j’irai pas.
Une sortie s’est offerte quand j’ai ouvert les yeux.