Tombeaux

L’église du Saint Sépulcre a été construite pour englober l’endroit même, croit-on, de la crucifixion de Jésus, et celui, tout proche, où se situait son tombeau. Si l’on imagine un lieu sacré pour les chrétiens, c’est bien celui-là.

Eh bien, vu de près, non. La via dolorosa, qui mène jusque là, et qui est au sens propre le chemin de croix du Christ, n’est, dans sa plus grande partie, qu’une des allées du souk de la vieille ville. La petite place qui sert de parvis est un espace de slalom entre différents groupes compacts de pèlerins qui ignorent bruyamment la solennité du lieu. Une fois à l’intérieur, le brouhaha décuple. Cohue. Bousculade. Degré zéro du recueillement. Les fidèles se pressent pour toucher le rocher du Golgotha. Tous les téléphones sont de sortie pour enregistrer l’événement. Des pleureuses fondent en larmes. La file se bloque. Un pope, chargé d’assurer la circulation des visiteurs, perd ses nerfs. Du côté du tombeau, une foule dissipée forme un rempart impénétrable. Pour finir, même si on a rien vu, on est soulagé de sortir.

Par contraste, le tombeau de Marie (vide, lui aussi, pour raison d’Assomption) offre un aspect plus serein. Il se trouve dans une crypte, au bas d’un escalier. L’atmosphère rappelle, curieusement, celle des grandes pagodes bouddhistes, en Birmanie. 

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