Elle écrit. Elle ne dort pas. Elle tapote sur l’écran de son smartphone au milieu de la nuit. Elle n’a pas coupé le son du retour clavier et cela fait le bruit d’une goutte d’eau qui tombe à chaque lettre qu’elle tape. J’ouvre un instant les yeux. La lueur de son écran n’éclaire que du noir. Nous sommes peut-être dans une grotte. L’eau doit suinter le long de stalactites invisibles. Chaque écoulement a son rythme. L’ensemble est asynchrone. Une rafale de trois ou quatre mots, puis une pause, avant de nouveaux « plocs » irréguliers qui viennent grossir les flaques de ses pensées nocturnes, et sculpter lentement le silence.
Ça, c’est très joliment trouvé. On s’y croirait dans la grotte ou dans le lit, moitié éveillé, moitié rêvant oscillant entre la réalité et l’imagination.