Il y a quelques jours, j’esquissais, autour de la question de « l’oisiveté du sage », une sorte de dialogue à distance entre La Bruyère (France, 1645-1696) et Ryokan (Japon, 1758-1831). En ce jour où les onze candidats à l’élection présidentielle vont participer à un débat cacophonique sur la chose publique et les affaires du monde, il me plaît de le prolonger un peu.
La Bruyère : « Je ne mets au-dessus d’un grand politique que celui qui néglige de le devenir, et qui se persuade de plus en plus que le monde ne mérite pas qu’on s’en occupe ».
Ryokan : « Trop paresseux pour être ambitieux, je laisse le monde prendre soin de lui-même. »
Pour ce qui me concerne, n’ayant pas atteint leur degré de sagesse, j’ai toutefois encore l’intention d’aller voter.
Critiqué pour ses prises de position, Gilles Vigneault disait qu’il s’arrêterait de s’occuper de la politique quand la politique aurait cessé de s’occuper de lui…