Le temps perdu n’est pas du temps perdu si on l’a senti couler. Si l’on en a goûté, presque sensuellement, les secondes. Combien de fois me suis-je surpris, les yeux fermés, ou grand ouverts, à ne rien faire qu’à l’éprouver passer ?
Parfois il me fait l’effet d’une eau fraîche glissant sur mon corps nu. Parfois, d’un coup de vent dans mes cheveux. Parfois, il est l’archet sur le violon, ou la vibration de l’air sur mes cordes vocales, quand naît une musique qui ne joue que pour moi. Ma peau est sous son souffle. Il me caresse comme une amoureuse.
Sa douceur implacable parfois me fait pleurer.
Avec ma mèche de cheveu
Le vent sur mon nez
Joue……