Voltaire, qui ne portait pas l’église dans son cœur, respectait cependant les formes de la dévotion. À un ami qui s’étonnait un jour de le voir se découvrir devant le Saint-Sacrement, il répondit : « Dieu ? Nous nous saluons, mais nous ne nous parlons pas ».
Cela pourrait décrire assez bien ma relation à la divinité. Dieu ne me parle pas. Si j’en fais la remarque à des gens qui ont la foi, certains me murmurent : si, il te parle, fais silence, c’est toi qui ne l’entends pas. D’autres, parmi les mêmes, me soufflent : c’est à toi de lui parler, il a dit « frappez et l’on vous ouvrira », parle-lui et il te répondra.
Chemins étroits et apparemment opposés : parler tout en faisant silence. Faire l’hypothèse d’une présence. Creuser le vide, chercher cette présence au-delà de soi. Je n’ai pas la densité requise. Mes mots ne pèsent rien, mon ouïe n’entend pas assez profond. Je rebondis à la surface du mystère. Je ne sais pas le sonder. Mais je le salue, car il est grand.
Y a-t-il seulement quelque chose à entendre ?
❤️silence❤️