La vie, me disais-je ce matin, est comme une étendue de sable. On y court en pensant que partout le sable est ferme, mais souvent il est mou, voire mouvant. On s’enfonce, on s’essouffle, on piétine. Et on repart.
© Reynald Guyon http://www.rg-photos.com/
Quand on a bien avancé, en regardant autour de soi, on voit que la compagnie se clairsème. Tel qui courait à vos côtés est tombé soudain et a disparu. Vous êtes sur une plage immense, à marée basse. Vous avez couru sur l’estran en vous éloignant du bord. Au loin la mort monte, et s’apprête à effacer tout ça.
Je vois un peu la même chose que toi. J’ajoute seulement qu’on finit par s’y retrouver tout seul, sur cette plage à marée basse qui remonte, et qu’aucun sauveur ne viendra nous aider.
Laisser quelque chose de plus “grand” que soi, qui nous contente et nous dépasse à la fois. C’est le rêve des artistes, des créateurs … c’est le rêve des parents. Donner sans retour, juste par amour, par passion et pour la beauté du geste – c’est peut-être cela la grandeur de l’homme. Ces traces là ne sont pas des pas dans le sable, elles sont plutôt comparables au vol des oiseaux dans le ciel .