Et j’entends les étoiles qui causent
La Poésie doit me maudire
Tant de sujets, de nobles causes
Et moi, moi qui n’ai rien à dire
La première fois, quand j’ai commencé à entendre cette chanson, j’ai pensé : – Ce Jérémie Bossone est bien audacieux ! Car si les auteurs qui écrivent sur le fait d’écrire se prennent très vite, la plupart du temps, les pieds dans leur nombril, ceux qui écrivent sur le fait de ne pas écrire se mettent généralement dans cette posture impossible dès le départ…
Mais non, pas lui. Ce qu’il arrive à partager ici, c’est la douleur de ne pas parvenir à sortir sa parole, à libérer par les mots une émotion, une indignation, un cri, un aveu. C’est la souffrance de rester sec, paralysé, interdit face au monde, figé par un mutisme vil dans un « état servile ». Et cela donne une magnifique chanson.
Jérémie me fait l’amitié de jouer en première partie de mon concert au New Morning mardi prochain. C’est un artiste totalement singulier. Non seulement il n’a pas rien à dire, mais encore il a beaucoup à chanter.
