Retour sur le One Two Two

J’ai raconté autrefois la visite que mon père et mon oncle avaient faite au One Two Two. (Je résume : en 1935, alors qu’ils ont respectivement quatorze et onze ans, leur mère les envoie porter un message à leur père qui travaillait dans un bureau au 112 rue de Provence. Ils se trompent d’adresse et sonnent au 122, lieu de la célèbre maison close, où ils disent à l’hôtesse étonnée qui leur ouvre qu’ils viennent chercher leur papa.)

Mais une récente conversation avec ma cousine Isabelle, qui s’est intéressée beaucoup plus que moi aux détails de l’histoire de la famille, me conduit à considérer l’affaire sous un nouveau jour. Elle m’a en effet appris que la maison de la rue du Bac à Asnières dans laquelle nos grands-parents emménagèrent dans les années trente avait servi auparavant de « base arrière » et de lieu de repos aux filles du One Two Two. Etonnante découverte. Lorsqu’elle a hérité de cette maison, elle a d’ailleurs retrouvé dans un coin du grenier quelques plaques photographiques (que je n’ai malheureusement pas encore vues) montrant ces demoiselles en très petite tenue*.

De là à imaginer qu’Albert et Jacky en aient eu connaissance, que leur curiosité en ait été excitée, et que, lors de leur visite rue de Provence, la confusion qu’ils ont faite entre le 112 et le 122 n’ait pas été entièrement le fruit du hasard, il n’y a qu’un pas que je me hasarde à franchir.

 * Heureusement il y en a d’autres, disponibles sur le net, comme ci-dessus, où l’on voit en cuisine le personnel préparer la spécialité maison : le bœuf à la ficelle.

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires