Dans l’idéal, il faudrait ne jamais se souvenir, de même qu’il ne faudrait jamais se projeter dans le futur. Il faudrait pouvoir rester perpétuellement accroché à l’instant, tenir sur lui en équilibre, sans que rien de lui ne soit envahi par le passé, ni ne tente de basculer vers l’avenir. Il faudrait tenir à l’écart des sentiments aussi répandus que le regret ou la nostalgie, l’impatience ou l’espérance, et s’affranchir de ces pensées intempestives qui nous font, comme dit Pascal, « errer dans des temps qui ne sont pas nôtres ».
Il faudrait saisir le présent pur, il faudrait parvenir à se déployer une fois pour toutes dans son immensité.
C’est cela le divin, vivre le présent dans la totalité de son être. Le passé et le futur ne sont que des obstacles à sa découverte au fond de chacun de nous.
Bernard P.