Les gens qui savent dire les choses nettement, ceux qui ont un avis tranché, ceux qui n’hésitent pas à prendre parti dès qu’un problème se pose, ceux qui distinguent tout de suite la vérité au milieu du fatras de la complexité, ces gens-là font mon admiration. Comme ils sont très nombreux, j’ai parfois le sentiment d’être un marginal, un handicapé de la décision et du discernement, et, pour tout dire, un raté.
Pour ou contre Polanski ? Pour ou contre la corrida ? Pour ou contre le 49.3 ? Pour ou contre les éoliennes ? Sur les réseaux, dans les médias, je vois le monde qui cause, affirme, s’invective, s’indigne, gronde, jure, fulmine, s’exaspère, s’outrage, s’écharpe, s’insulte, gueule, se casse, se casse la gueule… mais sait.
Alors que moi, la plupart du temps, je ne sais pas. C’est très rare que je voie le bien d’un côté et le mal de l’autre, que je raisonne en blanc ou noir, que je sache que le méchant est ici et que le bon est là. Et quand ça arrive, je me méfie. Je doute. De plus, il n’est pas certain que je serai d’accord demain avec la position que je prends aujourd’hui. Paul Valéry disait qu’il n’était pas toujours de son avis. Moi non plus.
(Stan Laurel, à gauche sur la photo, c’est moi).
Je suis quelquefois trop facilement persuadé par celui-ci ou celle-là, quitte à réviser mon avis par la suite…
Je suis clairement du tempérament opposé. Quitte à être injuste. Ou à prendre des coups. Car la vie molle ne m’intéresse pas.
Ici, pour Polanski, pour la corrida, pour le 49.3 et à fond contre les éoliennes !
Pierre-Paul Fourcade, hormis le 49.3, je pense exactement comme vous !
Je confirme donc mon admiration pour vous deux 🙂