Picorer

​Considérez ce blog : il est représentatif de ma manière d’être. Je suis un oiseau qui picore, incorrigiblement. Une phrase lue, une recette de cuisine, une conversation avec ma mère, un peu de poésie, une réflexion sur le temps qui passe, une anecdote qui m’a plu : autant de miettes et de graines que j’envoie dans mon gésier. Autant de petites choses dont je me nourris.

Les grands sujets, ceux dont traiterait un romancier ou un journaliste, je n’en parle quasiment pas : la grande histoire, la politique, le sexe, l’argent, la vie professionnelle, les sagas familiales, les idées, l’art, les anciennes amours… J’ai tendance à penser qu’ils sont trop gros pour moi. Je ne les ignore pas, loin de là, mais disons qu’ils sont des buffles, et que je suis une aigrette, un pique-bœuf, donnant des coups de bec à droite et à gauche, perché sur leur dos.

© Françoise Paul / umeamarie

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