Elle est loin désormais, en exil, dans un pays obscur, nocturne, une forêt qui craque, où il n’y a personne, mais peuplée d’ombres, de brouillards, de hululements. Je m’assieds à côté d’elle, lui confie ma main, elle la prend, la caresse, la retourne, la serre, l’interroge. Elle tourne doucement la tête, me regarde, et m’interroge encore du regard. Il y a tellement d’amour et de détresse dans ses yeux.
Dimanche, elle ne disait plus que trois phrases : je ne comprends pas, aide-moi, je vais mourir.
C ‘est étrange quand les enfants partent : la mère dans son impuissance laisse son enfant partir avec la sensation que la liberté de la jeunesse prend tout cet amour. A l’aube de la vie d’une mère, c’est son enfant qui est là plus présent que jamais et vient dire dans le silence de l’amour : je ne t’ai jamais quitté et ne te quitterai jamais.
Bon courage! Vous avez l’un et l’autre de la chance de partager ces moments de fin de vie, aussi durs soient-ils par moment