Paradis perdu (bis)

Je reprends aujourd’hui un des tout premiers articles de ce blog :

Paradis perdu. C’est la chanson préférée de mon père. C’est chantée par lui que je l’aime. Elle date de 1939, et quand je l’entendais la chanter, je pensais que ce Paradis perdu c’était celui de l’avant-guerre, de son enfance, de tout un monde que le temps et la folie des hommes avaient vaillamment englouti. Et puis j’ai fixé cette image de Papa chantant, et je me suis dit que le Paradis perdu, un jour, ce serait ce moment même que nous étions en train de vivre, Papa, chantant cette chanson, un dimanche matin, dans la bonne humeur d’un foyer heureux et paisible.

« Le cœur cherche sans cesse / l’écho de sa jeunesse ». Je sais que quand il partira, c’est aussi sur cette chanson que je pleurerai.

noel-2012-papa-augustinMon père et mon fils, Noël 2012

Quelques jours après, il m’avait répondu :

« Tu as raison, sur ce Paradis perdu (…) C’était le début de la guerre et c’était la fin des joyeuses vacances à La Bernerie (“Loire-Inférieure”) avec toute une bande de copains que je retrouvais tous les ans, et de tous nos jeux rythmés par les chansons de Trénet, Tino Rossi, Ray Ventura et autres, qu’on écoutait sur des « 78 tours » et un vieux phonographe. C’était toute une époque qui se terminait et qui allait céder la place à d’autres, avec leurs lots de souvenirs dont je ne veux me rappeler que les bons. Je venais d’avoir 18 ans.

J’ai été très touché de ton intention en publiant ce “Paradis perdu”, et surtout des sentiments que tu as exprimé sur ton vieux père. Merci et bons baisers, à toi et à Claudine. »

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires