Il s’est lancé dans de vastes considérations géopolitico-historiques non dénuées d’intérêt mais extrêmement emberlificotées. Il sait trop de choses et n’épargne aucune digression ni aucun détail à son auditoire. Il lui assène au contraire une telle multitude de noms, de faits et de chiffres (invasions, batailles, traités, conquêtes…) portant sur des périodes si longues et […]
Expliquer, compliquer (un joli lapsus) Lire la suite »
Ce fut une messe d’obsèques exceptionnellement belle, colorée, fervente, priante, chaleureuse, à l’image de la femme qu’on y célébrait. Elle s’appelait Sophie de Sivry. Un cancer l’a emportée. C’était sans doute elle aussi une Ineffable, car Marjane Satrapi a peint à même son cercueil cette épitaphe extraordinaire : « Dans la vie, il faut coudre le ciel
Coudre le ciel et la terre Lire la suite »
Nous marchions à travers les collines, au milieu des fleurs et des buissons épineux. Le paysage était sublime et désert. Tout en bas se situait une petite crique que nous cherchions à atteindre afin de nous y baigner. Nous y sommes arrivés au bout de trois quarts d’heure. Mer bleue, ciel bleu. Joie imminente du
Sans elle A force de vivre à tout instant avec l’Ineffable, tous les jours, toutes les nuits, quand il arrive au Léger d’être séparé d’elle, ce qui l’entoure change de couleur. En quelques heures, tout prend des teintes plus sombres. La solitude, qu’il aimait autrefois, laisse pénétrer en lui des humeurs irisées de nostalgie
Scènes de la vie des Légers (32) : Sans elle, Faiseur d’yeux Lire la suite »
Mélopée Elle était pâle. Elle souffrait de nausées. – Ça va aller, a-t-elle dit. Il l’a prise dans ses bras. Ils se sont serrés fort l’un contre l’autre. C’était le matin, il faisait bon. La tête posée sur l’épaule du Léger, l’Ineffable a commencé à fredonner une mélopée inconnue, envoûtante, dont les vibrations légères
Scènes de la vie des Légers (31) : Mélopée, Source Lire la suite »
Figure de proue Sur la proue d’un bateau, un Léger dessine l’Ineffable. Tout en jonglant avec ses pinceaux et ses couleurs, il parle doucement au navire. – Au prochain coup de vent, lui dit-il, quand gonfleront tes voiles, tu verras, elle sera dépeignée. Alors, tiens bon la mer, et tu sentiras ses cheveux caresser
Scènes de la vie des Légers (30) : Figure de proue, Traversée Lire la suite »
Cosmogonie Les Légers imaginent qu’avant le commencement du monde, il y a l’amour et la joie, un alliage unique, merveilleux, pur, dense, aux propriétés parfaites et inouïes. C’est Dieu. Et Dieu laisse éclater sa joie. C’est le big bang. Tout explose, tout se répand, dans toutes les dimensions de l’univers, créées aussitôt qu’elles sont
Scènes de la vie des Légers (29) : Cosmogonie Lire la suite »
Caresse Les Légers pensent que le temps n’est jamais perdu si on l’a senti couler. Si l’on en a goûté, sensuellement, les secondes. Combien de fois les surprend-on, les yeux fermés, ou grand ouverts, à ne rien faire qu’à l’éprouver passer ? A celui-ci, il fait l’effet d’une eau fraîche glissant sur sa peau
Scènes de la vie des Légers (28) : Caresse, Stratosphère Lire la suite »
Éblouissement Ayant fait un peu de sport, le Léger procède à des étirements à l’ombre d’un arbre. Penché vers l’avant, les yeux fermés, plié en deux, il s’efforce de toucher avec ses doigts le bout de ses chaussures. Il laisse le poids de son corps, centimètre par centimètre, rapprocher ses mains du sol. Heureux
Scènes de la vie des Légers (27) : Eblouissement, Gage Lire la suite »
Présents Ils sont allongés, dans les bras l’un de l’autre. – Je voudrais, dit l’Ineffable, que notre vie ne s’arrête jamais, ou alors que nous passions mille vies ensemble. Mille vies… – Vivons d’abord celle-ci, lui répond le Léger. Car pour qui a la chance de se trouver dans les bras d’une Ineffable, le
Scènes de la vie des Légers (26) : Présents, A la messe Lire la suite »
