Nostalgie de l’excès

Parfois, je suis saisi d’une nostalgie de l’excès. Je m’en veux de n’avoir pas entrepris plus de choses, vécu plus d’aventures, risqué de me perdre. Quand me suis-je mis en danger ? Quand ai-je brûlé mon existence ? Quand ai-je testé mes limites ? Quand me suis-je engagé ? Quand me suis-je battu ?

Parfois, j’ai le regret de n’avoir pas fait davantage, d’être resté modéré et satisfait de mon sort. Je m’en veux d’avoir été raisonnable, je m’en veux du bonheur paisible dans lequel j’ai vécu.

Je sais, je sais. J’entends les dénégations, les « tout de même !…», les « mais enfin… la chanson, le changement de vie, 00h00.com !… », les rétrospections rassurantes. Je sais.

Mais j’aurais dû aller plus loin. Parfois, je me vois comme un chat heureux qui a ronronné dans une maison confortable, certain que sa vie valait mieux que celle des gouttières, et que cette certitude aujourd’hui abandonne, à mesure que le temps passe, et qu’il regarde par la fenêtre des horizons qu’il ne touchera jamais.

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cecilia

encore temps pour la présidentielle !!!! 😉
bonne fin d’année !

Cepheides

Aller toujours plus loin ? pour prouver quoi, à qui ?

Laurent de Segonzac

C’est excellent et ça touche au plus près!

Hirschi

Epicure ou Icare… J’aime bien une troisième voie: Marc Aurèle.