Non-essentiel

Le débat agite les réseaux au début de ce nouveau confinement : qu’est-ce qui est essentiel et qu’est-ce qui ne l’est pas ? L’affaire a démarré avec la décision du gouvernement de fermer les commerces « non-essentiels » et la polémique autour des librairies qui s’en est ensuivie. Puis, comme on pouvait s’y attendre, elle a enflé jusqu’à prendre toute sa mesure avec ce questionnement quasiment métaphysique : et moi, suis-je essentiel ou pas ?

Mes congénères, la plupart, pensent que oui. Ils jugent que le monde ne saurait se passer de leur vie et de leurs opinions. Et si certains, dans la circonstance, s’affichent non-essentiels, on voit bien que c’est par dérision, et par antiphrase, pour protester contre la négligence dans laquelle ils croient qu’on les tient.

Mais pour ce qui me concerne, la réponse est non. Aucune des acceptions du terme (vital, primordial, indispensable, irremplaçable, capital, fondamental, nécessaire, ou même simplement important) ne s’applique à ma personne. Je ne suis nullement essentiel. Ou, pour mettre les choses en perspective tout en paraphrasant Omar Khayyam, je ne me sens pas plus essentiel qu’un mortel « d’il y a sept mille ans ».

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires