NIMB

Soit, à vendre, un local commercial. Le règlement de copropriété stipule que « sont prohibées dans l’immeuble toutes professions dangereuses, malodorantes, insalubres et incommodes ». Question : est-il possible d’y installer un restaurant ?

Principalement recrutés parmi les habitants du lieu et les voisins immédiats, les partisans du non invoquent les dangers d’incendie et de fuite de gaz ; une perpétuelle odeur de graillon ; les cafards grouillant sur des murs couverts d’huile ; et les éclats de voix des clients sur le trottoir. Votre gargote, disent-ils, est tout à la fois : dangereuse, malodorante, insalubre et incommode. Allez la construire ailleurs.

Les tenants du oui font valoir à l’inverse que la préparation de plats par des professionnels présente moins de risques que par des particuliers ; que cette activité dégage des fumets agréables, qui n’en seront cependant pas moins aspirés par des hottes prévues à cet effet ; que le respect des règles d’hygiène fait l’objet de contrôles stricts ; et que s’il faut parler d’incommodité, le pire serait une ville ou un village où l’on ne trouverait pas un seul endroit pour se restaurer.

Mais leur voix a moins de force que celle des précédents. On crie plus fort lorsqu’on se sent menacé. Le syndrome que les Américains ont nommé NIMB (Not In My Backyard) s’est largement répandu ces dernières années. Prenez les éoliennes. Je comprends l’intérêt qu’elles présentent, et je vois leur développement avec sympathie, mais décidez d’en ériger une dans mon jardin et je lui trouverai tous les défauts du monde.

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Bruno SERIGNAT

Les éoliennes dénaturent les paysages et tuent les oiseaux…