Il y a exactement 400 ans aujourd’hui naissait Jean de La Fontaine.
Sans lui, la vie (la mienne en tout cas) serait moins belle et moins heureuse. C’est la seule personne morte depuis des siècles dont je me sens si proche. De mes amis, il est l’un des meilleurs, et certainement le plus sage.
Ce n’est pas seulement un écrivain que j’admire. C’est un homme avec qui j’ai une affinité profonde. « J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique / La ville et la campagne : enfin tout. Il n’est rien / Qui ne me soit souverain bien / Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique » : comment aurais-je pu mieux évoquer mon propre rapport au monde ?
« Je suis chose légère et vole à tous sujets » « Ne forçons point notre talent / Nous ne ferions rien avec grâce » « Loin du monde et du bruit goûter l’ombre et le frais » : Jean, tu m’as ôté de la bouche des mots que j’aurais été bien incapable de choisir aussi bien. Et je ne reviens pas sur « l’ample comédie » des hommes, ni sur tes conseils aux amants (« Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste »), que j’ai peut-être eu la chance de mieux appliquer que toi.
Ni sur ton épitaphe qui m’a enseigné, contre toute la pensée dominante, que « dormir et ne rien faire » n’était pas la plus mauvaise manière de « dépenser son temps ».
Merci, Jean. Pour tout.