Mokita, ou the elephant in the room

L’histoire des éléphants de Grand Central, où l’on voit des éléphants alors qu’il n’y en a pas, a son pendant : celle de « the elephant in the room », où l’on n’en voit pas alors qu’il y en a un.

D’après Wikipedia, elle trouve son origine chez un poète et fabuliste russe nommé Ivan Krylov (1769-1844) : un enquêteur se rend au muséum d’histoire naturelle et malgré la présence d’un éléphant dans la salle ne s’intéresse qu’aux scarabées. L’expression, devenue proverbiale en anglais, désigne depuis un sujet dont chacun évite de parler parce qu’il est embarrassant, explosif ou tabou.

© Banksy “Exit through the gift shop”

D’après Wikipedia toujours, il existe, chose étonnante, une langue parlée en Papouasie, le kilivila, qui a un mot pour désigner exactement ce concept : mokita, qu’on ne peut pas traduire plus simplement que par « la vérité que nous connaissons tous mais dont nous évitons de parler d’un commun accord ».

J’admire le caractère synthétique du kilivila, comme j’admirais autrefois, lorsque je chantais Kodjo sur scène, celui de la langue ewe, au Togo, qui en quatre syllabes, ame wu ga, disait que l’homme valait plus et mieux que l’argent.

(A ce propos, j’ai vu qu’un certain Edem Drackey en avait à son tour fait une chanson. Et une bonne chanson.)

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires