En 1222, une charte de l’évêque de Metz disposa que toute personne venant à mourir devait léguer son meilleur vêtement à l’hôpital. En contrepartie, celui-ci se chargeait de la construction et de l’entretien des ponts (en bois, à l’époque) qui enjambaient les bras de la Moselle. C’est ainsi que les ponts furent appelés Ponts des Morts. Et tant qu’à porter ce nom, pour le justifier tout-à-fait, on décida que les criminels condamnés à la noyade seraient précipités dans le fleuve du haut de leur parapet.
Plus tard, les ouvrages de bois furent transformés en ouvrages de pierre, on en ajouta quelques autres, le Moyen Pont des Morts s’abrégea en Moyen Pont, la Ville se substitua à l’hôpital pour recevoir les habits des défunts. Mais cet impôt local particulier resta en vigueur, et fut prélevé pendant 571 ans.
Aujourd’hui, du Pont des Morts, on assiste par beau temps, les soirs d’hiver, à des couchers de soleil roses et bleus, sur un paysage dont la ville paraît s’être absentée.