Le platane et le dromadaire

​Le festival Chansons et Mots d’Amou a, dès l’origine, décidé qu’il consacrerait ses bénéfices éventuels à la protection de son environnement, et plus spécialement des platanes magnifiques à l’ombre desquels il se déroule. C’est ainsi qu’on peut voir place de la Tecouère à Amou de jeunes platanes, plantés par nos soins, pour remplacer certains spécimens centenaires frappés par l’âge et les maladies.

L’un de ces jeunes plants est cependant fort mal en point. Il ne présente que trois feuilles flétries sur ses maigres branches. C’est que, comme il se situe au cœur du village, on avait omis de protéger son petit tronc contre les attaques de cervidés (avérées dans la région) et de camélidés (beaucoup plus hypothétiques).

Or un cirque fit halte sur la place au printemps, qui comptait dans sa ménagerie un lama et un dromadaire. Leur dresseur, après la représentation, les laissa se dégourdir les jambes derrière le chapiteau. L’un d’eux s’avisa qu’il y avait là, à portée de dents, un petit platane à l’écorce toute tendre, et ne tarda guère à s’en régaler.

On dispute encore dans le village de l’identité du coupable. L’opinion dominante est qu’il s’agit du dromadaire, mais à la vérité, on n’en sait rien, et certains privilégient toujours l’hypothèse du lama.

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