La tête et la cuisse

Est-ce parce que nous avons un président « jupitérien » ? Je m’étais mis en tête de recenser les femmes et les maîtresses de Zeus. (Notons que sur ce point, fidèle, pour ce que l’on en sait, depuis son plus jeune âge à une femme unique, le président n’est pas jupitérien du tout.) Puis je me suis avisé que quelqu’un avait certainement déjà fait le travail.

Ayant tapé femmes de Zeus sur un moteur de recherche, j’ai en effet instantanément trouvé que Wikipedia, par exemple, en dénombrait cinquante-deux, dont on trouvera la liste (ainsi que la descendance) ici. Aucune de ces amours ne s’est résumée à une partie de plaisir. Toutes ont été tumultueuses, surtout quand une grossesse en était le fruit.

Du temps que Zeus vivait avec Métis (la Sagesse), sa première épouse, un oracle lui avait annoncé que sa progéniture le supplanterait. Du coup, il avala sa femme et avec elle l’enfant qui allait naître. C’était une fille, Athéna, qui vint quand même au monde, en sortant toute armée de la tête de son père, ce qui ne manqua pas de donner de terribles migraines à son géniteur.

© durand3d

La troisième femme de Zeus, Héra, connue pour avoir poursuivi d’une jalousie féroce toutes les maîtresses de son époux, se débrouilla pour que l’une de celles-ci, Sémélé, soit foudroyée par les éclairs du roi des Dieux. La malheureuse était enceinte : Zeus retira l’enfant de son ventre, et l’installa dans sa propre cuisse, le temps d’achever la gestation. Peu après (impossible d’être plus précis, les spécialistes ne s’accordent pas sur la durée de la gestation chez les dieux), naissait Dionysos, dieu du vin, de l’ivresse et de l’extase (le Bacchus des Romains), qui, bien qu’il fût sorti de la cuisse de Jupiter, n’eut jamais la réputation d’être un personnage prétentieux.

 

 

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