Quand nous nous endormons le soir, et quand nous nous réveillons le matin, nous nous tenons serrés dans les bras l’un de l’autre, pendant de longues minutes, une heure parfois. Elle murmure à mon oreille « c’est un avant-goût du paradis », et je lui réponds « c’est le paradis ».
Ce faisant je bouscule un postulat auquel elle tient beaucoup, selon lequel rien ne peut égaler le Ciel. Mais sa protestation ne va guère plus loin qu’un petit mouvement de tête ou de bassin. L’au-delà n’a pas le monopole de la béatitude, nous en faisons l’expérience chaque jour.
Alors laissons les morts embrasser les morts, et croquons avec délices dans nos lèvres de vivants.