Le chat et le renard n’est pas une fable très connue, mais La Fontaine y est au sommet de son humour, décrivant, en quelques vers, les deux pèlerins avec une verve jubilatoire, et une fantaisie dans l’invention verbale qui rappelle Rabelais.
J’en profite pour faire le point sur l’entreprise de longue haleine dans laquelle je me suis lancé : celle d’enregistrer par coeur l’intégrale des Fables. Je puise l’énergie de le faire en pensant à mon cher François Frédéric Guy, qui a déjà interprété, plusieurs fois, de mémoire, le cycle des trente-deux sonates pour piano de Beethoven. A coté de lui, je joue petit bras : les sonates représentent quelque chose comme 650 pages de musique ; avec Les Fables, je me contente de 285 pages de texte, que je ne prétends pas dire d’affilée (elles représentent huit heures d’écoute, environ). Je les récite une à une. A ce jour, il y en a 83 dans la boite. On les trouvera ici, et je conseille de les consommer par doses de cinq ou six, pas plus.