France Musique et le devoir de beauté

Demain soir, entre 22h30 et minuit, sur France Musique, Arièle Butaux recevra François-Frédéric Guy dans son émission Un mardi idéal. Comme elle lui a pour l’occasion donné carte blanche, il m’a proposé de me joindre à la liste -restreinte- de ses invités, ce qui m’honore et me fait grand plaisir.

Il est prévu que j’y chante deux chansons. François-Frédéric étant un (extraordinaire) pianiste, j’ai décidé de ne pas me gêner et de lui emprunter son clavier pour l’une des deux. Ce sera Senghor à Bel Air.

J’ai une autre raison de chanter cette chanson. Le texte est l’oeuvre de Tahar Bekri, ce poète tunisien devenu mon ami, qui après des décennies d’exil est retourné cette année sur sa terre natale, où, m’écrivait-il la semaine dernière, « la situation des artistes et des créateurs, comme partout, est toujours fragile. Leur liberté de pensée, leur rébellion, même aimante, les rend suspects. Mais que voulez-vous, dans la Sourate “Les poètes” dans le Coran, il est dit que “Les poètes sont des égarés suivis par les égarés”… L’art est notre lot de solitude mais c’est aussi notre “devoir de beauté” ».

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C’est une noble exigence, à laquelle je sais que François-Frédéric souscrit totalement. Nous tâcherons donc tous demain d’accomplir notre devoir de beauté.

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muriel

Au fait, c’est dans cette émission que j’ai appris pour ma part que tu préparais un nouveau disque pour 2012 … Formidable, je m’en réjouis ! Personne n’en parle ici !?

muriel

En fait, je comprends complètement que ceux qui entrent dans ton univers y accèdent par une chanson très personnelle où quelque chose d’intime va les émouvoir profondément, comme cette étincelle de
liberté qui porte Les Marronniers, ou cette connivence profonde avec les choses et les êtres, l’infusion de l’amour dans l’âme, dans L’Etoile et la fourmi…

arbon

Je suis d’accord avec toi, et d’ailleurs ce n’était pas la chanson que j’avais prévu de chanter. Mais pendant les répétitions de l’après-midi, François-Frédéric a beaucoup insisté, et je n’allais
évidemment pas le contrarier puisque c’est lui qui avait “carte blanche”. Mon choix, c’était l’Etoile et la Fourmi, parce qu’elle est, malgré son dépouillement apparent, musicalement très
travaillée. Les Marronniers sont de ce point de vue beaucoup plus rustiques. Mais ils parlent de la liberté, et, en décalage avec ce que tu ressens, j’ai constaté que c’est l’une de celles
auxquelles un public qui ne me connait pas accrochait le mieux…

muriel

Un beau portrait, concis et allant à l’essentiel, que celui que nous a donné de toi Jean-Frédéric Guy au début de l’émission (premier des sept invités sollicité, ta présence dans cette émission lui
importait tout particulièrement) : « Jean-Pierre, c’est la liberté… la spiritualité de ses textes… et aussi la simplicité ».
Mais, si j’avais été à ta place, ce n’est pas « Les Marronniers » que j’aurais retenu comme unique chanson écrite par toi à chanter à l’antenne (que tu as complétée par la magnifique Senghor à Bel
Air comme tu nous l’annonçais ici). Même si tu es très attaché aux « Marronniers », comme nombreux de tes fans, (moi comprise), c’était quelque peu redondant avec l’incontournable bio d’Arièle
Butaux, un peu narcissique peut-être, et ce n’était pas à mon sens la plus porteuse pour un public qui te découvre. J’aurais plutôt choisi une de tes nombreuses chansons qui parle de notre monde ou
de nos sociétés, que ce soit Où va le monde, Fioul lourd, Avant de traverser les nuages, Trop nombreux, Kodjo, Pauvre Venus… ou encore, le Cochon…
Mais je suis peut-être seule à le penser !?